Salut la Tribu DML,
Dimanche, c'était le jour du grand départ de Babou vers les montagnes enneigées.
J'avais tout planifié, des bagages à finaliser, mon déplacement professionnel à préparer, et même les sacs de Numérobis pour son séjour chez les grands-parents. Sur le papier, tout semblait parfaitement orchestré.
J'avais prévu des listes, des listes pour tout, même pour respirer, même mes listes avaient des listes, mais il semblerait que même mes listes aient eu une crise d'identité.
Et qui aurait cru que le simple fait de préparer des valises déclencherait une tempête d'émotions en moi ?
Je rêvais de n'éprouver qu'une émotion à la fois, comme si c'était aussi simple que de choisir un filtre Instagram. Mais la vie, avec son sens de l'humour particulièrement ironique, a décidé de me bombarder de sentiments contradictoires : l'anxiété, la tristesse et un brin soulagement se sont mis à danser le tango (Autant vous dire que ce n'était pas très harmonieux, vu mon pauvre sens du rythme !).
Du coup, hier, je me suis lancée dans une quête aussi vaine que celle de trouver un trèfle à quatre feuilles : n'éprouver qu'une seule émotion à la fois.
Ah, la fameuse "unipolarité émotionnelle" ! L'art de ne vivre qu'une émotion à la fois dans un monde où le chaos règne en maître. Oh, quelle naïveté !
Je dois vous avouer que j'ai échoué lamentablement dans cette quête. Mais hey, au moins j'ai essayé, non ?
Le départ de Babou datait de la veille, mais l'impact émotionnel était toujours aussi frais, aussi percutant.
Dans le tumulte de mes émotions, une prédominait : l'anxiété. Cette compagne inséparable, présente à mes côtés depuis toujours.
L’anxiété, ma bonne vieille copine toxique, celle dont je sais qu’elle est mauvaise pour moi mais avec laquelle je ne peux pas couper le cordon.
Hier, ce n'était pas seulement l'absence de mon fils qui alimentait mon anxiété. Non, c'était aussi l'incertitude de ne pas avoir de nouvelles, de ne pas savoir s'il allait bien dans cet environnement étranger pour lui.
Avec le recul, j’ai aujourd’hui une pensée émue pour ma pauvre collègue (sans enfants) qui m’a entendue répéter toute l’aprèm que je n’avais pas de nouvelles de Babou, pour mon mari qui a passé sa soirée face à mon téléphone que je surélevais pour essayer d’avoir du réseau dans le sympathique petit bar à vin corse (oui, y a des corses en Alsace !) où nous étions hier soir ou encore pour ma cousine qui a, tout au long de mes nombreux vocaux (« mon arrêt de bus à disparu », « je me suis perdue dans le bâtiment », ...) dû m’écouter me plaindre de ne pas avoir de nouvelles de mon fils (reconnaissant bien volontiers que, dès qu’il sera de retour, je me plaindrai du fait de ne pas avoir une minute « pour moi »).
(Si tu me lis, et je pense que c’est le cas, sorry, not sorry, je vais continuer sur le même ton je pense:-) Bonne écoute et courage, il reste moins d’une semaine à tenir !).
Et alors que je me débattais avec cette anxiété qui me serrait le cœur, je réalisais à quel point il était difficile de rester dans un seul état émotionnel. Mon anxiété se mêlait à la difficulté d'être dans un environnement non familier, ajoutant une dimension supplémentaire à mon tourbillon émotionnel (après soyons clairs, je n’aurais pas été moins stressée à Liège mais bon...).
Alors voilà, c'était ma journée d’hier, une tentative désespérée de maîtriser mes émotions dans un océan d'anxiété, un doux espoir de vivre dans un monde où les émotions sont classées par ordre alphabétique et servies sur un plateau d'argent.
Dans ce tourbillon émotionnel, une conclusion s'est imposée. Hier était une journée qui a mis à l'épreuve ma capacité à jongler avec les sentiments, une journée où l'unipolarité émotionnelle s'est révélée être une chimère. Malgré mes efforts pour rester fidèle à une seule émotion, la vie, avec son sens de l'ironie, a décidé autrement.
Maintenant, je vais essayer d’offrir à mon cerveau une journée de répit et aller me chercher mon troisième cappu de la matinée !
Bonne journée la Tribu,
Desperate Mama
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