Salut la Tribu DML,
Comme vous le savez, le filigrane de ce blog, c’est la maternité, plus précisément ma vision de la maternité.
Cela fait maintenant un moment que je réfléchis à partager ici le parcours de Procréation Médicalement Assistée (PMA) par lequel nous sommes passés pour avoir Babou et Numérobis.
Ce qui m’a décidée ? La réaction quasi unanime lorsque j’en parle autour de moi. « Je ne savais pas ! »... Ben oui, ce n’est pas écrit sur le front des enfants, ni sur le nôtre. « Oh, désolé ! ». C’est gentil mais ce n’est pas de ta faute hein! Ce « désolé » veut sans doute dire « Put***, j’aurais mieux fait de fermer ma gueule quand je lui ai demandé si elle ne faisait pas de petit deuxième ».
Mais surtout, le nombre de personnes qui m’ont dit qu’elles avaient vécu une histoire similaire ou qu’elles connaissaient une personne qui l’avait vécu ... et qui n’en parlait pas ou n’osait pas. Du coup, je me suis dit que si on pouvait partager cette histoire, avec une bonne dose d’humour et d’autodérision, ça pourrait peut-être éclairer certaines personnes.
Alors, attachez vos ceintures, car on va voyager à travers les montagnes russes émotionnelles de la fertilité avec une touche d’humour!
Contexte initial : Mon mari et moi savions depuis de nombreuses années que nous ne pourrions pas concevoir naturellement.
Cette certitude préalable s'est avérée être une grande force pour nous, car nous n'avons pas eu à faire face à des essais malheureux et à des déceptions chaque mois en voyant arriver mes règles. Nous nous sommes également épargné les conseils bien inspirés, comme "Arrête d'y penser et ça viendra", "Détends-toi", ou encore "Bois un verre d'eau à l'envers, toute nue sous la pluie en invoquant la déesse de la fertilité !".
Lorsque je repense à notre parcours PMA, je me dis régulièrement que nous avons eu "de la chance", pour diverses raisons. Et clairement, le fait de savoir que ce serait notre chemin, dès le départ, est une des raisons pour lesquelles je pense que nous avons eu de la chance. Nous avons créé, imaginé notre parcours de famille et de parentalité en incluant cette variable.
Nous avions envisagé d'autres options telles que l'adoption mais j'avais une forte envie d'être enceinte, de pouvoir vivre cette expérience.
La décision de recourir à la PMA : Lorsque nous avons décidé que nous voulions un enfant, nous nous sommes rendus chez ma gyné. Elle nous a conseillé un centre proche de chez nous et prescrit toute une série de tests qu'elle savait que le centre de PMA nous demanderait.
Un bon plan, ça nous a permis de gagner du temps, moi qui veux toujours aller plus vite que la musique (c'est sans doute pour cela que j'ai un affreux sens du rythme).
Voilà déjà un des premiers aspects de la PMA, le petit M c’est pour Médicalement.
Donc, des hôpitaux, vous en voyez. Des salles d'attentes, des magazines vieux de trois ans totalement écornés, des parents en détresse qui se tortillent sur les chaises inconfortables, des prises de sangs, des rendez-vous tellement fréquents que vous ne savez plus où les caser ni comment demander, encore une fois, un congé à votre boss, tout ça devient votre lot quotidien.
Pour ma part, j’ai toujours été relativement mal à l’aise avec les examens médicaux qui impliquent de se déshabiller, plutôt pudique de nature.
Autant vous dire qu’avec la PMA, votre pudeur, vous pouvez vous l’oublier.
Les intervenants sont attentifs et font ce qu’ils peuvent mais vous ne voyez pas forcément toujours le même médecin donc au bout d’un moment, tout le service sait à quoi ressemblent vos ovaires :-)
Dans la longue série d’examens que j’ai dû faire, je pense que la palme revient à la particulièrement traumatisante fameuse hystérosalpingographie (rien que le nom déjà...).
On m'avait vendu cela comme "une radio de l'utérus", donc imaginez ma surprise lorsque l'on m'a demandé de me déshabiller totalement et de m'installer sur la table, pieds dans les étriers "pour injecter le produit de contraste"... J'étais là : "Tu ne vas rien injecter du tout mon gars, moi, je me tire !".
J'ai pleuré presque tout au long de l'examen, broyant au passage la main de la pauvre infirmière (à qui je m'étais promis d'envoyer des fleurs ou des chocolats d'ailleurs). Mon moment préféré ? Sans aucun doute celui où le médecin, la tête entre mes jambes, me lâche "Je ne vois pas votre utérus, vous avez un utérus rétroversé ?"… "Mon gars, si toi, de là où tu es, tu ne le vois pas, moi je ne peux pas t'aider hein ! Et non, je n'ai pas d'utérus rétroversé, je pense qu'on me l'aurait déjà dit…" Bref, qu’est-ce qu’on se marre !
Les premières étapes de la PMA : Donc, d'examens cliniques en prises de sang, en passant par des consultations psy et génétiques, au bout de quelques mois, nous avons pu débuter les essais d'insémination artificielle !
J'étais aux anges mais légèrement hormonale (à peine), entourée de femmes enceintes ou de jeunes mamans, mon cœur saignait à chaque nouvelle annonce. Balançant sans cesse entre envie, tristesse, culpabilité et joie, j'étais une véritable boule d'émotions, ne sachant plus trop moi-même laquelle ressentir.
À suivre : Si vous avez des questions sur la PMA, si vous voulez partager votre propre parcours ou simplement dire bonjour, n'hésitez pas à le faire dans les commentaires ci-dessous ! Et restez à l'écoute pour la prochaine partie de cette série, où je continuerai à partager notre parcours avec vous.
Des bises,
Desperate Mama
Merci de partager et mettre en lumière ces trajets trop souvent faits dans l'ombre <3